Tous les peuples ont toujours fait usage de différentes drogues. Le choix de la substance dépendait de ce qui était géographiquement accessible et de ce que chaque peuple connaissait. Une région géographique donnée avait accès uniquement à ce qu'offrait la nature dans cette région. Par exemple :
- la vigne fournissant le raisin pour le vin poussait en Europe, mais pas en Asie, Patr contre, en Asie on faisait du vin avec le riz.
- avant l'arrivée des Européens, il n'y avait pas de cannabis en Amérique; mais il y en avait en Inde, en Chine, en Afrique du Nord, et au Proche-Orient ●.
- à l'origine, le tabac poussait uniquement en Amérique. D'autres peuples fumaient eux aussi (la pipe), avec des feuilles d'eucalyptus, de poirier, d'herbres aromatiques ou d'écorce broyée ●, mais pas avec du tabac.
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CHEZ LES PEUPLES AMÉRINDIENS DU NORD-EST DE L'AMÉRIQUE●, l'alcool était inconnu. (En certains endroits, il aurait cependant existé une bière faite à partir d'écorce de bouleau et de maïs, mais cela semble marginal..). Il semble qu'ils aient peu fait usage des plantes psychoactives, sauf le tabac, consommé dans toute l'Amérique à des fins rituelles et thérapeutiques médical et aussi pour le plaisir.
Le tabac était fumé dans des pipes. La fumée du tabac servait d'offrande spirituelle aux esprits et elle établissait un lien entre le monde d'ici-bas et celui de l'au-delà. Mais après l'arrivée des Européens, les peuples amérindiens ont fini par faire aussi un usage profane non rituel et quotidien du tabac.Ils utilisaient aussi un grand nombre d'autres plantes (dont la sauge), soit pour fumer, soit comme fumigène pour désinfecter ou pour embaumer l'air avec des odeurs agréables. |
Le tabac que consommaient les Amérindiens d'Amérique du Nord était une variété rustique contenant 18% de nicotine alors que le tabac fumé aujourd'hui n'en comporte que 1% à 3%. Une telle concentration pouvait certainement créer des hallucinations et provoquer des états de conscience particuliers, par exemple, une impression durable de dissociation du corps et de l'esprit. |
AUJOURD'HUI, PLUSIEURS CHOSES ONT CHANGÉ. | ||
Les médicaments |
Il existe maintenant des milliers de substances pour soigner des centaines de maladies et d'affections. On continue de se servir des drogues pour faire des médicaments, par exemple, l'opium et la morphine. On a créé aussi de nouvelles drogues. Mais la plupart des médicaments ne sont pas des drogues. On sait maintenant que beaucoup de qualités thérapeutiques attribuées autrefois à diverses drogues n'étaient pas réelles. Ainsi, on ne soigne plus rien avec le tabac ! Mais le simple fait de croire au pouvoir curatif des drogues créait dans bien des cas un effet bénéfique. (C'est ce qu'on appelle l'effet placebo●.) |
Par exemple, le GUIDE DES MÉDICAMENTS de 2008 en usage dans le milieu de la santé au Québec mentionne 1 500 médicaments pouvant être prescrits. |
La nature des drogues | Aujourd'hui, beaucoup de drogues sont créées en laboratoire. Elles n'existent pas à l'état naturel : ce sont des produits de la recherche en médecine. Plusieurs de ces drogues sont beaucoup plus puissantes que les drogues traditionnelles, comme les amphétamines ('speed', 'crystal meth', etc.). |
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L'environnement social |
Autrefois, la consommation des drogues se faisait dans un contexte social où l'individu n'était pas seul (par exemple lors de cérémonies religieuses, de célébrations ou d'initiations), ou en rapport avec des situations de vie précises telles que l'effort collectif à fournir pour accomplir tel type de tâche (un long déplacement, une chasse...). On ne consommait donc pas n'importe quand, ni sans limite. Chez certains peuples, la consommation était même réservée à quelques individus désignés ( chamans, guérisseurs...). Ainsi, la consommation avait une signification collective ou spirituelle ou encore un rôle utilitaire précis. Quant aux jeunes, ils n'avaient pas forcément accès à ces substances.Aujourd'hui, on a la possibilité de consommer sans limite, n'importe quand, et sans aucun encadrement social. La consommation n'a généralement pas d'autre but ni signification que le plaisir individuel et c'est souvent un acte accompli en solitaire. |
Histoire des drogues | ||
AVANT | MAINTENANT | |
Mode de production | artisanale et locale | locale, industrielle et internationale |
Diversité (choix de drogue) et quantité | limitée | illimitée : drogues chimiques |
Diffusion /disponibilité | circulation internationaledans certains cas | réseaux planétaires |
Enjeu économique | faible ou nul à l'origine, mais a augmenté progressivement avec le temps | énorme(des centaines de milliards $chaque année) |
Consommation | limitée en quantité ;strictement encadrée, se déroulant dans des contextes sociaux bien précis (religieux ou autre) et rattachée à une vision du monde | sans limite de temps, de lieu ou de circonstance;pas de signification culturelle particulière |
Usages |
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Usage collectif / individuel | surtout collectif | surtout individuel |
EN CONCLUSION |
À part les usages médicaux, il n'y a plus grand-chose de commun
entre la consommation des drogues autrefois et aujourd'hui. L'attrait pour des états de cosncience modifiés demeure, mais à cause de Consommation fortement encadrée par des pratiques sociales... Dans le monde, on estime qu'il y a 25 millions de toxicomanes, 250 millions d'alcooliques et 500 millions de fumeurs. Les abus sont liés plus à l'alcool ...
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