9. Financement

Remplir le sondage sur « Les ailes du rêve »

Le comité organisateur mène ses premières activités de financement. Un petit problème d'argent survient. Des rumeurs continuent de circuler. Chez elle, Marilou vit quelque chose de troublant. Waban réserve une surprise à ses camarades.

Cueillette de canettes et bouteilles vides


Samedi matin
Participant 1- Où sont les deux autres ?
Participant 2- Voilà Marilou qui s'en vient.
Marilou- Bonjour !
Participants- Salut !
Marilou- Waban n'est pas là ?
Participants- On ne l'a pas encore vu.
Marilou- On peut attendre encore un peu.
Les minutes passent…
Participant 1- Bon ! Ça fait quinze minutes. On ne passera pas tout l'avant-midi à l'attendre. On a deux gros sacs à remplir.
Marilou- OK, on va commencer.
Deux heures plus tard
Marilou : On a une belle récolte.
Part 2- Il est temps qu'on arrête. Les sacs vont déborder.
Part 1- On va porter ça à la Maison des jeunes ?
Marilou- Non, c'est fermé la fin de semaine.
Participant 1- Alors on peut laisser ça chez nous en dessous de l'escalier. Lundi, j'irai les porter en auto avec mon père.
Participant 2- Une chance que Waban nous a donné un bon coup de main…
Marilou- Ouais !


2e rumeur : Marilou

Marilou- Il m'en est arrivé une bonne ! L'autre jour, en sortant du dépanneur, je rencontre trois filles de l'école.
Filles- Eh! Marilou ! Il paraît que vous avez formé une petite gang pour vous faire payer un voyage.
Marilou- Quoi !
Filles- Vous n'êtes pas en train de préparer un voyage en France ?
Marilou- Oui, mais on travaille fort pour ça. On va organiser toutes sortes d'activités.
Filles- Est-ce que c'est vrai que si tu prends une bière ou que tu fumes un joint, tu ne peux pas participer ?
Marilou- Je le sais pas moi, si tu fumes ou si tu prends une bière, mais ce sont les mêmes règlements qu'à la Maison des jeunes. On n'a rien inventé.
Filles- Dans ce cas-là, qu'est-ce que tu fais là-dedans, toi ? Penses-tu qu'on le sait pas que tu fumes de la mari ?
Marilou- Justement, j'arrête, sinon je ne pourrai pas participer.
Filles- Toi, arrêter ? Oh! Oh! Oh ! Avant que ça se produise, ils vont avoir le temps de faire le tour du monde.
Marilou- Vous faites ce que vous voulez, moi, je fais ce que je veux. OK ?
Filles- On le sait que tu fais ce que tu veux. Ah! Ah! Ah! Ah!
Marilou- C'est ça. Chacun fait à sa façon. Salut !
Filles- Aie ! C'est pas mal hypocrite votre affaire : t'en prends comme nous mais là, t'essaies de faire semblant que tu ne prends plus rien.
Marilou- Pourquoi est-ce que ça vous dérange tellement que j'arrête ?
Filles- Parce que c'est juste un prétexte pour favoriser vos petits amis et empêcher les autres de participer.
Marilou- Les autres! Quels autres ? On n'a aucune obligation envers personne : les conditions sont les mêmes pour tout le monde et ça finit là.
Filles- En tout cas, du monde comme toi ça nous écoeure.
Marilou- Dans ce cas-là, c'est une bonne raison pour ne pas venir avec nous.
Filles- C'est toi qui ne devrait pas être là.
Marilou- Je vous ai assez entendues. Salut ! Montez-vous-en un voyage, vous-autres. On va voir si vous êtes aussi bonnes pour agir que pour critiquer.


Comment expliquez-vous de l'attitude des trois filles ?
Elles expriment maladroitement leur déception de ne pas faire partie du voyage.
Elles sont tout simplement envieuses et n'ont pas l'intention de faire l'effort nécessaire pour participer.
Elles consomment et les règlements de participation les dérangent.
Elles sont surprises de voir que Marilou pourrait se distinguer. Elles veulent la voir rester à leur niveau.

Comment réagiriez-vous dans la situation de Marilou ?
J'aurais la même attitude : je les enverrais promener. Je serais très affecté-e et j'abandonnerais. Je serais peiné-e mais je continuerais.


Réunion pour le souper-spaghetti

Claudie - Un souper-spaghetti, ce n'est pas très original. Je me demande si les gens vont accrocher à ça.
Waban - C'est quelque chose que tout le monde connaît. Et puis, chaque assiette de vendue va payer 4 kilomètres d'itinéraire. Si on met quarante-cinq tiges de spaghetti par assiette, ça fait… 8,8 pour cent de kilomètre par tige. Et si on considère que pour chaque tige, il faut disons, cinq mouvements de mastication●, ça veut dire que chaque coup de gueule fournit le financement pour voyager pendant 17,77 mètres.
Claudie- Formidable ! On sent déjà l'arôme● de la sauce.
Marilou- Tu viens de calculer ça tout d'un coup, spontanément ! ● C'est pas la sauce que je sens, moi, c'est le coup monté●. Ah! Ah! Ah! Mais on est quand même impressionnés par ton numéro.
Rodrigue - Waban, j'aurais jamais cru que tu avais une âme de comptable●. Tu nous présenteras ta calculatrice.
Waban- Mon âme se spécialise dans le calcul des plaisirs. Pour le reste, t'es mieux avec un vrai comptable.
Rodrigue - Parlant de compter, il faut effectivement calculer la quantité de pâtes que ça va prendre.
Marilou - On n'a qu'à demander aux cuisinières à la cantine. Elles sont habituées à faire ça.
Rodrigue- Un instant! Pourquoi s'énerver avec ça ? On va vendre des billets pour le souper. D'après le nombre de billets vendus, on saura combien de personnes vont venir et la quantité à préparer.
Waban- Mais s'il y a des gens qui se présentent et qui veulent acheter leur billet à l'entrée?
Marilou- On n'a qu'à prévoir un peu plus de bouffe. Ce n'est pas très long préparer, du spaghetti. Les gens ne se retrouveront pas avec une assiette dans les mains tout de suite en arrivant. Ça laisse un peu de temps pour s'ajuster.
Claudie - Où est-ce qu'on va faire ça ? Il faut une cuisine proche pour préparer le repas.
Waban- Le gymnase de l'école, ce serait parfait.
Rodrigue- C'est grand, le gymnase. À moins d'avoir 75 personnes, on va se sentir perdus. Ça prendrait peut-être un plus petit local.
Claudie- Il faut une cuisine proche pour préparer le repas. J'haïs ça, moi, du spaghetti froid.
Marilou- On peut s'installer à la cafétéria.
Waban- Comment va-t-on vendre de billets ?
Rodrigue- Chacun d'entre nous va essayer de vendre, disons, 8 billets. Les participants aussi peuvent en vendre.
Marilou- Peut-être qu'on serait mieux de laisser chacun prendre le nombre de billets qu'il pense être capable de vendre.

Waban- Qui va gérer l'argent ?
Rodrigue- Je peux m'en occuper.
Marilou- On va faire ça quand ?
Rodrigue- Le lundi après le congé de trois jours, les gens vont être plus disponibles●.Je ramasserai l'argent juste avant le congé.
Claudie- Bonne idée.

Collecte de l'argent des billets vendus

L'argent non rapporté de Marilou



Rodrigue- On a ici la liste de ceux qui avaient des billets et le nombre.

Noms nombre de billets billets vendus Argent rapporté Billets non vendus
Waban 8 2 = 2 6
Rodrigue 6 5 = 5 2
Claudie 8 6 = 6 2
Marilou 6 5 = 1 1
Participant 1 ... ... ... ...
Participant 2 ... ... ... ...
Participant… ... ... ... ...
Participant… ... ... ... ...

Rodrigue- Eh bien! Waban, tu t'es forcé en diable : 2 billets. J'espère que tu t'as pu te reposer après ton effort.
Waban- Ouais, je sais que c'est pas un record●.
Rodrigue - Marilou, tu as vendu 6 billets. Tu rapportes l'argent seulement pour 1 billet.
Marilou- (Silence) J'ai perdu l'argent. Je voulais t'en parler avant, mais je ne savais pas comment te dire ça.
Rodrigue- Voyons, Marilou ! On ne peut pas se permettre de perdre l'argent que les gens nous donnent, sinon ils ne nous feront plus confiance et le voyage sera foutu. Il faut retrouver cet argent-là.
Marilou- J'ai dit que je l'avais perdu. Je m'excuse, c'est platte, mais je l'ai perdu. Je ne peux pas le retrouver.
Waban- Pas besoin de crier, Marilou. On essaie juste de savoir.
Marilou- Je ne suis pas comme vous autres, moi. Je ne peux pas aller voir papa pi maman et leur demander de me renflouer●.
Claudie- On comprend ça, mais il reste qu'on a un problème et qu'on doit en parler. Moi, je ne me sens pas à l'aise avec ça.
Marilou- Dis donc tout de suite que je suis une voleuse !
Claudie- Je n'ai pas dit ça.
Waban- On te croit, Marilou.
Marilou- Ça n'a pas l'air. Je le sais pas ce qui est arrivé avec l'argent. Mais ce que je sais, c'est que je veux le faire ce voyage-là et que j'veux faire ma part avec vous-autres.
Rodrigue- La prochaine fois, on pourrait rapporter l'argent à mesure au lieu d'attendre à la fin. Comme ça, si une erreur se produit, on pourra la régler tout de suite.
Waban- Oui, OK !
Claudie- Maintenant, il faut s'organiser pour le souper. On va avoir besoin de l'aide de cinq ou six participants.

Marilou avec son frère et son père pendant le long congé

Marilou a commencé à réduire sa consommation. Le samedi du congé de trois jours, sa mère et sa petite sœur sont absentes de la maison. Elle se rend dîner chez sa grand-mère. Après le dîner, elle revient chez elle.

Elle passe devant la vieille cabane abandonnée.

(Marilou pense : «Oh ! Oh ! Il doit y avoir quelqu'un en arrière de la cabane. Ça sent le pot. »)

. Marilou entre chez elle. Son père est dans le salon, devant la télé. Une odeur de coke monte du sous-sol.

(Marilou pense : « Ça doit donc être mon frère aîné. Cette odeur m'écoeure. Je ne reste pas ici. »)

. Marilou ressort dehors.

(Marilou pense : « Je vais aller à la Maison des jeunes. »)

. Sitôt fait le premier pas :

(Marilou pense : «Ah! J'oubliais. C'est fermé la fin de semaine. Merde ! »)

. Marilou s'asseoit sur les marches du perron. Elle se sent comme prise dans une trappe.
. Drogue dehors, drogue en-dedans, nulle part où aller.


(Marilou pense : « C'est injuste. Je fais des efforts mais tout est contre moi. Pourquoi est-ce que moi, je dois changer et pas les autres?»)

. Marilou pense à aller voir Waban, mais depuis qu'elle sait qu'il consomme lui aussi et surtout, depuis leur dernière rencontre, elle n'a plus confiance en lui.

(Marilou pense : « Et si j'allais chez Claudie ! … Non. On n'est pas assez intimes pour que je me pointe chez elle sans prévenir. Elle va se demander ce qui m'arrive.»)

. Comme elle ne veut pas rester là à donner le spectacle d'une fille désoeuvrée, Marilou rentre dans la maison. De toute façon, il va bientôt pleuvoir.
. Le frère et le père sont dans la cuisine. Ils boivent un café. Son frère offre de lui faire une ligne de coke. Elle refuse.


Frère - Aie ! Te rends-tu compte de ce que t'offre ? C'est pas gratuit, ça ! Moi, je te le donne pour rien.
Père - Tu savais pas qu'on avait une petite sainte à la maison !
Marilou - Je suis pas une sainte mais j'en veux pas. C'est tout.
Père - Comment tu peux dire que t'en veux pas ! T'en n'as jamais pris. Tu sais même pas ce que c'est. Prends-en au moins une fois.
Marilou - Si vous en voulez, vous-autres, prenez-en, mais moi ça ne m'intéresse pas, bon !
  Son père lui prend le poignet :
Père - Nous-autres, qu'est-ce qu'on est pour toi, hein ! Des pas bons ? Des drogués ? Toi, t'es dans une race à part, parce que toi, c'est du pot que tu prends ? C'est ça ?
Marilou - Lâche-moi !
Père - Penses-tu qu'on le sait pas ce que tu penses ? C'est la Maison des jeunes qui te met ces idées-là dans la tête, hein ? Pourquoi tu y vas pas, à ta Maison des jeunes, hein ?
Marilou - C'est fermé aujourd'hui.
Père - Oooh! C'est fermé. Alors, tu reviens ici puis là, il faut que nous-autres on prenne soin de toi.
Marilou - Je suis capable de prendre soin de moi toute seule puis j'ai rien demandé. Lâche-moi !
  Marilou se débat. Le café du père se renverse.
Père - Regarde ce que tu fais, espèce de sans-dessein !
  Il lui donne une gifle. Marilou pleure.
Marilou - Ben oui.
Père - Alors, si tu veux rester ici, il faut que tu suives les règles de la maison au lieu de nous mépriser.
Marilou - Je vous ai jamais méprisés. Papa, arrête !
Père - Si tu veux que j'arrête, il faut que tu me dises que t'acceptes les règles.
Marilou - Aaaouch! Lâche-moi ! OK. Je vais la prendre ta cochonnerie.
Père - Enfin, te v'là intelligente. Il est temps que je suive ton éducation de plus près.

Est-ce possible que des parents
agissent ainsi avec leurs enfants ?
Est-ce possible que des jeunes
agissent ainsi avec d'autres jeunes ?
Oui Non Oui Non

Le souper-spaghetti

Dans la salle de cafétéria de l'école



Le lundi soir

Claudie et Rodrigue sont là, ainsi que les participants.
Claudie - Ça nous prend deux personnes pour travailler à la cuisine. Il y a deux cantinières de l'école qui sont venues nous aider.
Rodrigue- Les autres, restez avec moi, on va monter les tables et placer les chaises. Il faut aussi installer le micro.
Rodrigue- Hé ! Claudie, où sont Waban et Marilou ?
Claudie - Je ne les ai pas vus.
Rodrigue- Je vais les appeler. C'est eux qui doivent accueillir les gens.

Cinq minutes plus tard

Claudie à Rodrigue - Les as-tu rejoints ?
Rodrigue - Ça ne répond pas chez Marilou et Waban n'est pas là. Il faut qu'on aille rejoindre les autres.

Plus tard

Rodrigue à Claudie - Les gens commencent à arriver. Va les accueillir, moi il faut que j'aide à transporter les chaudrons.
Claudie - Marilou vient d'entrer. Enfin !
Rodrigue - Bon sang ! Elle n'a vraiment pas l'air en forme.
Claudie - Au moins, elle est là. C'est déjà ça

Plus tard, pendant le souper

Participant - Comment ça se fait que Waban n'est pas ici ?
Rodrigue - Aucune idée.
Claudie - Il est peut-être malade.
Participant - Il n'a pas choisi le bon moment.
Claudie à Rodrigue - On doit aller s'adresser aux gens.
Rodrigue - C'était Waban qui était supposé faire ça. Il a tout le matériel du photo-montage.
Claudie - Il faut oublier Waban. On va les remercier de leur encouragement, c'est la moindre des choses, et leur décrire un peu où on en est dans notre projet.
Rodrigue - Ça va avoir l'air improvisé, notre affaire.
Claudie - Bof ! On va faire notre possible. De toute façon, on n'a plus le choix.